Les organisations de directeurs de l’administration pénitentiaire, réunies en intersyndicale à la suite de notre communiqué du 26/11/2025, ont adressé au ministre une première plateforme de revendications permettant de mieux appréhender la situation de crise que traverse notre institution et de renouer la confiance indispensable à la poursuite de nos missions.
Nous vous en présentons ci-dessous les grandes lignes :
- La réaffirmation médiatique de la confiance du garde des Sceaux vis-à-vis des cadres supérieurs de l’administration pénitentiaire, surtout dans les situations de crises. Les propos dénigrants tenus de manière récurrente dans les médias ces dernières semaines sur l’administration pénitentiaire ont été d’autant plus mal vécus qu’ils se fondent sur une vision erronée de nos réalités quotidiennes. Nous attendons en outre que notre responsabilité ne soit plus indument engagée en dehors de tout cadre procédural. Nous ne souhaitons plus qu’un « limogeage » et/ou une disgrâce puissent intervenir sans qu’aient pu être éclaircies les circonstances des faits qui nous sont reprochés. La mise en œuvre d’enquêtes administratives ou d’inspections de fonctionnement par l’IGJ doit permettre d’assurer un cadre clair à toute action ayant de si graves conséquences.
- La création d’un comité de pilotage stratégique associant nos organisations. Ce comité traitera des politiques pénitentiaires avec le cabinet du ministre :
- Ce comité de pilotage a pour objectif de partager, avec les représentants des directeurs, les orientations de politique pénale et pénitentiaire et de travailler leur mise en œuvre concrète afin de gagner en efficacité et en pragmatisme. Nous souhaitons notamment être consultés et entendus sur les délais dans lesquels les réformes peuvent être construites de manière responsables et accompagnées en lien avec les préoccupations du terrain.
- En outre, dans un contexte de surpopulation hors de tout contrôle, de carences RH lourdes et de budget particulièrement contraint, il convient d’accepter que tout ne peut être mené à bien et de définir clairement les priorités qu’il nous faut porter. Nous ne pouvons plus être considérés comme les seuls responsables des errements des missions que nous sommes contraints d’abandonner ou de négliger.
- Nous attendons que certains projets d’ores et déjà annoncés voient leur calendrier révisé au bénéfice d’une meilleure efficience et afin de ne pas mettre en péril la sécurité de nos structures.
- Ce comité aura notamment comme priorité la recherche de solutions réalistes et concrètes pour lutter contre la surpopulation pénale. La mise en œuvre d’un mécanisme contraignant de régulation carcérale est attendue urgemment.
- Le comité aura enfin pour objectif de s’assurer de la cohérence de notre action en permettant de ne plus multiplier les injonctions contradictoires. A ce titre, nous demandons en premier lieu l’abrogation de la note DAP sur les permissions de sortir du 31/10/2025.
- La mise en œuvre de mesures efficaces pour combler progressivement les carences RH.
- La création de nouvelles missions pour l’administration pénitentiaire qui supposerait des créations de poste ne peut se faire que de manière progressive en préservant un équilibre.
- Entre autres, la création d’une réserve pénitentiaire active permettrait de pallier très vite et à moindre coût les carences RH en SPIP comme en établissement.
- La définition d’un calendrier de travail précis pour valoriser l’action, le niveau de responsabilité et les statuts de ses cadres supérieurs et A+(politique de récompenses, valorisations statutaires et indemnitaires, assouplissement des durées maximales d’affectation, accompagnement à la mobilité, cartographie des postes, etc.).
Une série de multilatérales / bilatérales, selon que les sujets concernent l’ensemble des cadres supérieurs ou certains corps, devront être conduites dès le mois de décembre afin d’aboutir en avril à des mesures concrètes de valorisation de leur engagement au sein.
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Nous sollicitons l’organisation de comités mensuels de suivi thématiques pour accompagner la déclinaison de l’ensemble de ces actions lors du 1er semestre 2026.
Conscients de vos attentes suite à l’historique mobilisation de nos deux corps de direction, nous reviendrons vers vous pour définir la suite après la rencontre avec le ministre le 3 décembre.
Les bureaux FO-Direction, SNDP-CFDT et CNDPIP



