Justice : de la méconnaissance à l’oubli :
la DAP n’a même plus droit aux vœux !
Conformément à la tradition, la ministre de la Justice a présenté ses vœux ce lundi 7 janvier 2013 à midi, place Vendôme.
Tous les professionnels de la Justice étaient là : ceux de la Direction des Services Judiciaires, Protection Judiciaire de la Jeunesse, du Secrétariat Général, de la Sous-Direction de l’Information et des Télécommunications, de la Direction des Affaires Civiles et du Sceau, de la Direction des Affaires Criminelles et des Grâces…
Tous… sauf ceux de l’Administration Pénitentiaire.
Si la ministre a vraisemblablement, lors de la cérémonie, rendu hommage à l’action de ses 32.000 fonctionnaires, il semble que son cabinet ait tout simplement omis d’y inviter le Directeur de l’Administration Pénitentiaire.
S’agit-il là de l’ultime camouflet infligé à un Directeur de l’Administration Pénitentiaire déjà décrédibilisé en interne à force d’ignorer ses propres personnels de direction ?
S’agit-il de l’ultime cafouillage d’un cabinet qui ignore largement l’administration pénitentiaire depuis son arrivée ? Reléguée en dernière zone de ses préoccupations, celle-ci, comme l’intendance, n’a qu’à « suivre » :
– tant pis si les instructions de la ministre ne sont pas suivies d’effet et si les parquets continuent de mettre à exécution des condamnations de 15 jours ou 1 mois alors que de plus en plus d’établissements n’ont plus de lits à proposer aux personnes détenues, reléguées sur des matelas au sol,
– tant pis si les engagements faits aux organisations syndicales de directeurs des services pénitentiaires par la ministre et son cabinet sur les projets statutaires ou les logements de fonction ne sont pas respectés,
– tant pis si l’Ecole Nationale d’Administration Pénitentiaire est sans directeur depuis 8 mois,
– tant pis si ni le DAP ni son adjoint ne sont issus de l’Administration Pénitentiaire,
– tant pis si le cabinet de la ministre ne comprend aucun professionnel issu de l’Administration Pénitentiaire.
A force de méconnaitre l’Administration Pénitentiaire, le cabinet de la ministre en a fini par l’oublier.
Alors qu’une mobilisation sans précédent des personnels de l’administration pénitentiaire, à commencer par ses directeurs, se développe depuis le mois d’octobre, le Syndicat National des Directeurs Pénitentiaires se désole de cette nouvelle méprise du cabinet de la ministre et l’appelle au changement.
Chiffres à l’appui, le SNDP s’inquiétait, le 6 décembre, que les DSP soient aussi peu présents et considérés au sein de leur propre administration. Se sentant « étrangers en leur propre administration », les Directeurs des Services Pénitentiaires affirment que la question de l’exécution des peines nécessite des compétences et des expériences professionnelles spécifiques.
Il est temps maintenant de leur laisser toute la place qui leur revient.
La DAP, de la méconnaisance à l’oubli