Madame la Ministre,
Vous venez d’être reconduite à la tête de notre ministère.
En soi, du fait de votre combativité comme de votre connaissance des dossiers, il pourrait s’agir d’une bonne nouvelle.
Cependant, ce ne le sera que si vous passez des paroles aux actes.
Après 22 mois de grands et beaux discours, auxquels nombre de professionnels de la Justice ont voulu croire, votre bilan est bien mince et la situation fort critique.
Nous n’évoquerons pas les problèmes des juridictions, laissant les organisations syndicales de ces corps de métier les dépeindre, et pourtant nous ne les oublions pas. La misère de l’institution judiciaire appelle notre solidarité professionnelle, comme elle impacte quotidiennement nos missions pénitentiaires. Ainsi ces jugements que les greffes ne parviennent à rédiger dans un délai décent. Ainsi ces longues listes d’attente pour statuer sur les demandes d’aménagement de peine, qui font stagner en prison des condamnés qui pourraient en sortir plus tôt. Ainsi ces comparutions immédiates ou cet « abattage » comme l’appellent eux-mêmes les magistrats, qui conduisent à incarcérer parfois plus que nécessaire.
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