Le SNDP rencontre la première secrétaire du PS

Le SNDP – CFDT vous informe sur l’actualité du secteur pénitentiaire

Le 02 décembre 2011

Le SNDP rencontre le parti socialiste à Nantes

L’actuelle première secrétaire du parti socialiste Martine AUBRY, l’ancienne garde des Sceaux Élisabeth GUIGOU et le président de la région des Pays-de-la-Loire Jacques Auxiette ont rencontré à Nantes les organisations professionnelles de la Justice.

Agnès CAMELOT, directrice adjointe de l’EPM d’Orvault, y représentait le SNDP.

Elle a particulièrement insisté sur l’insuffisante réflexion autour de la question carcérale et de l’exécution des peines au ministère de la Justice. La succession des programmes immobiliers d’accroissement du parc pénitentiaire crée même un climat défavorable à l’innovation en ce domaine. Elle a demandé au parti socialiste de se doter d’un programme ambitieux sur le sens de la peine et sur les moyens alloués à l’administration pénitentiaire.

Le SNDP a rejoint les autres organisations présentes (CGT Pénitentiaire, USM, SM, CGT PJJ, SNPES-PJJ/FSU, SNEPAP/FSU, FO Magistrats, Syndicat des Avocats de France, Fédération Nationale des Unions de Jeunes Avocats) pour déplorer la succession de dispositions parfois contradictoires et plutôt inefficaces en matière de Justice et de sécurité publique.

Les syndicats ont dénoncé les lacunes du dialogue social au ministère de la Justice, une paupérisation du secteur, et ont émis le voeu d’un plan quinquennal d’investissement.

Les magistrats se sont inquiétés de menaces sur la séparation des pouvoirs, et les avocats ont craint pour la présomption d’innocence.

Le SNDP a demandé une politique pénitentiaire cohérente avec la politique pénale, et ambitieuse en termes de dispositifs et de moyens humains, politique à l’élaboration de laquelle les directeurs seraient associés. Il apparaît nécessaire de financer correctement les dispositif de réinsertion, en établissement (programmes de prévention de la récidive par exemple) et en dehors, afin de favoriser les alternatives à l’incacrération et les aménagements de peine.

Sur les questions pénitentiaires, c’est Elisabeth GUIGOU qui répondait, Martine AUBRY se positionnant surtout sur des questions de principe visant à rassurer magistrats et avocats, et a promis la fin de la « folie législative », surtout déconnectée de l’avis des professionnels.

La carte judiciaire sera revue, les peines plancher supprimées, et les PPP remis en cause (abandonnés? renégociés?), du fait de leur coût excessif (approche pragmatique donc).

Pour ces représentantes du parti socialiste, il faut dégager la pénitentiaire de l’étau que constitue pour elle le problème de la vétusté et de la surpopulation carcérale, et ensuite déterminer une politique pénitentiaire coordonnée à la politique pénale générale. Tant que cet étau ne sera pas desséré la pénitentiaire ne pourra pas travailler sereinement.

Quelques axes clairs donc, mais entre les déclarations de ses experts, son programme officiel et les choix de son candidat à la présidence de la République, quelle est aujourd’hui la vraie position du parti socialiste? Entre Jack Lang qui se dit favorable à la création d’un nombre indéterminé de nouvelles places de prison, Manuel Valls qui approuve l’objectif élyséen de 80 000 places, et Marylise Lebranchu qui estime que 40 000 suffisent, les différences ne sont pas minces. Sans oublier que ce programme peut tout à fait être largement amendé à l’occasion d’un accord législatif ou d’un contrat de gouvernement entre le parti socialiste et ses probables alliés d’Europe-Ecologie- Les-Verts et du Front de Gauche.

De telles rencontres sont utiles, mais doivent être suivies d’entretiens plus spécialisés par secteur voire par catégorie de personnels. Le SNDP y participera autant que possible, estimant que notre profession s’est trop souvent auto-censurée, privant les acteurs publics de son expertise.

Le secrétariat national du SNDP

 

 

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