Le SNDP rencontre l’équipe du CGLPL

Le SNDP – CFDT vous informe sur l’actualité du secteur pénitentiaire

Le 9 juin 2022, le SNDP-CFDT représenté par Aurélie JAMMES et Isabelle FERRIER a
rencontré l’équipe du CGLPL composée de Dominique SIMONNOT, contrôleure générale,
Julien STARKMAN et Maud DAYET. Les échanges d’une durée de 2 heures ont été directs
et francs. Une semaine après la diffusion du rapport d’activité 2021 du CGLPL, c’était
l’occasion pour le SNDP d’aborder les sujets qui préoccupent également les directeurs.

DE LA SURPOPULATION PENALE …

Two beds in an old jail cell.

Le sujet des conditions de détention, notamment dans les maisons d’arrêt, a été au centre
de la discussion ; le constat est partagé des conséquences néfastes de la surpopulation
carcérale sur la prise en charge pluridisciplinaire des personnes détenues.
Au-delà des conditions indignes de détention, l’impact du nombre croissant de personnes
placées sous main de justice entraîne de facto une dégradation des conditions de travail
des personnels et d’intervention des partenaires, d’autant que le soutien matériel et
financier ne suit pas suffisamment pour compenser les contraintes quotidiennes de
l’exercice d’un travail d’accompagnement des publics judiciarisés en augmentation
sensible (100 détenus pour 1 surveillant par étage, 140 dossiers affectés par CPIP, 1200
écrous pour un greffe de 10 agents, etc…)

… A LA REGULATION CARCERALE…

La CGLPL s’interroge sur les solutions qui pourraient s’avérer efficientes ; tout d’abord,
elle défend la nécessité d’inscrire la régulation carcérale dans la loi afin d’endiguer
l’inflation actuelle. Cette solution soutenue depuis longtemps par le SNDP impose une
prise de conscience par la sphère politique de nos problématiques et à ce titre, notre
organisation professionnelle doit poursuivre le travail de communication et d’alerte.
Dominique SIMONNOT se dit d’ailleurs prête à aller dans le même sens pour interpeller
les élus et l’opinion publique en rencontrant par exemple les membres de l’Association des
Maires de France.
En effet, l’état des prisons doit s’inscrire dans le débat public car la prise en charge des
détenus et leur (re)resocialisation impliquent nécessairement le soutien de la communauté.
La société doit pouvoir savoir combien lui coûte l’inflation carcérale.

A ce titre, les conditions indignes doivent aussi être portées sur la place publique. La
CGLPL propose, sous l’égide des avocats, l’organisation de recours de masse contre les
conditions indignes de détention afin d’obliger les magistrats à s’intéresser plus
sérieusement à la question de la surpopulation pénale.
Par ailleurs, l’équipe du CGLPL rappelle que la surpopulation n’est pas l’affaire du
dernier maillon (l’administration pénitentiaire) mais plutôt de l’ensemble de la chaîne
pénale. Ainsi, les alternatives à la détention doivent être davantage développées tant pour
les personnes prévenues que condamnées. L’incarcération doit être le dernier recours et la
peine d’emprisonnement n’a son plein sens que si la personne détenue en sort réhabilitée.

… EN PASSANT PAR DES CONDITIONS DE TRAVAIL DÉGRADÉES

L’engagement des professionnels est aujourd’hui mis à mal par les conditions de travail et
la gestion des flux que nous impose la surpopulation ainsi que les injonctions
contradictoires données tant en milieu fermé (MF) qu’en milieu ouvert (MO) (gestion de
l’urgence, dégradation de la communication, absentéisme, etc.). Les directeurs sont en
quête de sens dans leur pratique professionnelle.
En MO, si la mise en place d’organigrammes de référence est une reconnaissance des
moyens mis à disposition, c’est encore un objectif à atteindre dont certains services sont
très éloignés. Sans parler de la sécurisation des services, des conditions d’accueil du
public, qui restent encore très inégales sur le territoire.
Les échanges s’achèvent sur le bilan suivant : l’investissement et l’engagement des
personnels pénitentiaires, notamment de ses directeurs, ne peut suffire. La surpopulation
et ses conséquences doivent devenir un sujet national et sociétal. C’est pourquoi
Dominique SIMONNOT propose au SNDP de participer à un groupe de travail afin de
trouver des solutions concrètes et concertées pour un système pénal plus cohérent.

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